Lettre ouverte de la Centrale Unitaire des Travailleurs (euses) des Secteurs Public et Privé d’Haïti (CUTRASEPH) relative à la reprise immédiate des négociations en vue d’ajuster l’accord provisoire en y insérant les points manquants pour un apaisement réel de la situation.
Port-au-Prince, le 27 janvier 2025
Monsieur Augustin ANTOINE, Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP)
Monsieur le Ministre,
Le Directoire de la Centrale Unitaire des Travailleurs /euses des Secteurs Public et Privé d’Haïti (CUTRASEPH),vous salue et tient à attirer votre attention sur deux faits importants : 1) contrairement à ce qui a été attendu, la situation sur le terrain n’a pas véritablement évolué après la signature de l’accord provisoire conclu le 20 janvier dernier, accord qui n’a pas été très bien accueilli par la majorité des enseignants/tes en grève estimant qu’il ne comportait pas le minimum requis pour la levée provisoire de la grève ensuite, pour le retour en salle de classe, ils/elles réclament, entre autres, comme l’avait exigé l’UNNOH lors des séances de négociation, l’insertion obligatoire de l’ajustement salarial, la révision à la hausse du montant de quinze mille gourdes concernant la carte de débit (25000 gdes) , une date limite pour la remise des lettres de nomination , le paiement des arriérées de salaire et la nomination à deux chaires des étudiants stagiaires. Ces points une fois reconsidérés et insérés au niveau de l’accord provisoire, la grève sera immédiatement levée à l’échelle nationale en attendant la conclusion d’un accord définitif avec des échéanciers clairs relatifs à tous les autres points contenus dans le cahier de revendications.
Monsieur le Ministre, vous vous souvenez que nous avons beaucoup insisté pour que figurent dans le texte ces points sensibles et avons précisé que tout accord signé entre les représentants/tes des syndicats et le gouvernement sans les considérer n’aura pas les effets escomptés. De fait, comme prévu, c’est qui est arrivé. L’accord a été signé, malgré notre insistance, sans inclure ces points ci-dessus mentionnés et le résultat obtenu ou la réponse du terrain, c’est la poursuite la grève au niveau de la quasi-totalité des départements géographiques du pays.
Les élèves et les enseignants sont jusqu’à présent déterminées et continuent à gagner les rues au niveau de plusieurs départements. Et si rien ‘n’est rapidement fait pour offrir le minimum de satisfaction réclamée, la situation risque de se dégénérer et s’enflammer encore plus.
Diriger, dit-on, c’est prévoir. Si diriger c’est prévoir le Ministère et le Gouvernement doivent user de sagesse, de prévoyance et prendre toutes les précautions afin d’éviter le basculement de cette situation.
En ce sens, vous devez, de concert avec le Premier ministre, vous pencher rapidement sur la situation et rencontrer sans délai à nouveau avec tous les représentants des syndicats pour ajuster l’accord provisoire jugé insuffisant en y intégrant les points manquants en attendant la poursuite des négociations en vue de conclure l’accord définitif. Il convient de signaler ou de considérer également les réponses conséquentes attendues relatives à l’épineux problème de l’insécurité qui limite la possibilité de déplacement des écoliers, des enseignants, du personnel administratif, entrave le fonctionnement d’un grand nombre d’établissements scolaires.
Monsieur le Ministre, nous tenons à rappeler l’importance de la réalisation de l’audit, et d’enquêtes croisées pour combattre la corruption et toutes les autres mauvaises pratiques administratives, pour que l’augmentation du budget puisse servir réellement à l’amélioration de la condition enseignante ou de l’éducation globalement. Nous voulons également vous rappeler que l’enquête demandée par notre camarade Fednel Michel en vue de faire la lumière sur la question des irrégularités et fautes administratives observées au niveau de la Direction Départementale de l’Éducation du Nord-ouest tarde encore à se concrétiser pendant qu’il est en train d’être pénalisé pour des fautes ou irrégularités avec lesquelles il n’a rien à voir selon plus d’un. Seule une enquête impartiale pourra, dans ce cas, déterminer les véritables coupables permettre que justice soit faite et empêcher que des innocents ne continuent pas à payer pour les coupables.
Nous persistons à réclamer la reprise immédiate des négociations afin de reconsidérer les éléments manquants pour les insérer dans l’accord provisoire et permettre ainsi le retour dans les classes des enseignants/tes au niveau de tous les départements. Et sera justice pour les enseignants/tes, les élèves, les parents d’élèves…
Espérant que vous comprendrez le bien-fondé de notre démarche et que suite célère sera donnée à cette requête, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Ministre, nos salutations patriotiques.
Pour le Directoire de la Centrale Unitaire des Travailleurs/euses des Secteurs Public et Privé d’Haïti (CUTRASEPH):
Josué MÉRILIEN, Secrétaire Général
Ferdinand JEAN-MARY, Secrétaire Général- Adjoint
Esther ELOY, Secrétaire Général-Adjoint
Garry LAPIERRE, Secrétaire à la Communication
Péguy NOËL, Secrétaire aux Archives
Bathol ALEXIS, Secrétaire aux Relations publiques
Hérold Charles CIVIL, Secrétaire à la Formation
Yvette PAUL, Secrétaire aux Affaires Féminines
Junior GEORGES, Secrétaire aux Relations Internationales
Wilson CHARLES, Secrétaire aux Finances
Ainé MARTIN, Secrétaire aux Affaires Juridiques
Patrick HYPPOLITE, Secrétaire à l’Organisation
Jean -Kenson CHERY, Délégué
Louiné JOSEPH, Conseiller
Me Jean Garby
BRITUS, Conseiller
Lentz Jika MAIGNAN, Conseiller
Schelomith DORVIL, Conseiller